Il n'est pas nécessaire d'être chrétien pour dire que le favoritisme n'est pas une vertu. Mais Jacques va plus loin : il dit que le favoritisme est incompatible avec le cœur même l’Évangile. En effet, cette bonne nouvelle de l’Évangile est que Jésus-Christ, la gloire de Dieu, l'être le plus "favorisé" de l'univers s'est défavorisé pour que nous devenions riches.

Or la communauté à laquelle écrit Jacques semble juger et traiter différemment les personnes qui les visitent en fonction du bénéfice que l'on pourrait retirer d'eux ou de préférences personnelles, ce qui est à l'opposé du cœur de l’Évangile. Pourtant, l'histoire de l’Église montre qu'elle s'est essentiellement construite avec des pauvres car ils ont sans doute plus de facilité à reconnaitre leurs besoins fondamentaux.

Instinctivement, nous sommes partiaux. Jacques le sait et montre la solution : pratique la loi royale. Aimer notre prochain comme nous-mêmes. La pratique concrète de cette loi consiste à servir notre prochain, le considérer comme nous-mêmes, ce qui atténue les différences et donne un réel témoignage de ce que Christ a accompli pour nous. Cette loi royale est la loi des lois, une loi qui libère et nous pousse à porter sur nos visiteurs un regard libérateur.

En somme, découvrir toujours plus profondément le message de l’Évangile change radicalement mon regard sur les autres. Ce que nous croyons devrait déterminer notre comportement.