Au lendemain de la Fête des Cabanes et de l'élan de joie qu'avait suscité une première demi-journée de lecture de la Loi de Moïse, changement brutal d'ambiance : rassemblement solennel dans une ambiance de contrition et de deuil. Au programme du jour : 1/4 de journée de révision de cette Loi, 1/4 de journée de confession des péchés personnels de cette foule, suivie d'une prière de synthèse et de conclusion (rédigée par Esdras ?) et enfin, conclusion d'un renouvellement d'alliance avec Dieu.

La Parole de Dieu est d'une puissance incroyable et sa redécouverte, suivie d'un impact fort sur les cœurs est à la base de tout renouveau spirituel. Elle est le miroir que Dieu tend à l'Homme pour qu'il se voie tel qu'il est.

Ces montagnes émotionnelles par lesquelles le peuple passe (de la joie pendant 3 semaines, à cette journée de deuil) sont à l'image de nos vies chrétiennes. Dieu nous conduit dans la tristesse de la conviction de péché, avant de nous faire connaître la joie intense de la restauration.

Les 33 versets suivants sont consacrés à la plus longue prière de la Bible prononcée publiquement au nom de tout le peuple : une longue rétrospective de l'histoire du peuple de Dieu et de ses relations avec Lui. Ces relations sont faites de compassion, générosité, fidélité, justice, miséricorde constamment renouvelée et inlassable de la part de Dieu. Mais malheureusement de rébellion, insoumission, ingratitude, infidélité, arrogance de la part du peuple. Ne sommes-nous pas de la même nature qu'eux ?

Mais, au sein d'une histoire si troublée, Dieu assure la présence de figures de fidélité (Abram, Moïse, plusieurs prophètes). Ne voudrions-nous pas être de ceux-ci ?

Ce rappel de la mémoire de ces péchés des anciennes générations et leur confession tient une place unique dans l'histoire de la Révélation : elle correspond à la réalisation de la prophétie de Moïse en Lév 26 et Deut 28-31 : c'est un passage obligé pour ce peuple au retour de la déportation. Ce type de recherche et de confession n'a pas sa place pour nous qui sommes désormais sous le régime de la responsabilité individuelle vis à vis de nos fautes.

Le temps de l'Exode et de ses suites occupe une place majeure dans ce rappel mémoriel et cette confession des péchés des ancêtres. Ce peuple vient de vivre un second exode en quelque sorte, un nouvelle sortie d'esclavage. Que l'échec de leurs pères après leur exode, ne soit pas à nouveau le leur après cette sortie de déportation...

Interrogeons-nous : n'avons-nous pas, nous aussi, à considérer la sortie d'une servitude particulière, par la confession de notre péché et à valider par le succès et la fidélité, la suite du chemin après cette libération ?