#NotreHistoire Conversions au sein des communautés grecques à Lyon et à Grenoble
Notre histoire commence à Lyon dans les années 1930. Un Grec du nom de Grégoire Eftimiades, représentant de commerce, achète une Bible sur un marché aux puces. Il est touché par l'Évangile, et, peu de temps après, il se rend à une réunion d'évangélisation à l'Assemblée de Lyon après avoir reçu un tract d'invitation. Il se convertit et s'intègre à l'église de Lyon (photo plus tardive en compagnie de Catherine Adjy).
Très rapidement il commence à témoigner de sa foi à plusieurs membres de la communauté grecque de Lyon. Ces immigrés qui ont fui la misère ou la guerre, ou les deux à la fois, sont pour la plupart de religion orthodoxe. Ils lui manifestent, dans un premier temps, une opposition violente. Mais peu à peu, des familles se convertissent les unes après les autres (7 au total). Nous sommes au début de la guerre et tous ces chrétiens n'hésitent pas à braver le couvre-feu pour aller aux réunions de leur église.
Parmi toutes ces familles lyonnaises, deux vont retenir notre attention aujourd'hui.
Dans la famille Kalioudjoglou, (photo) c’est Irini, qui deviendra la grand-mère d'Hélène ma femme, qui se convertit la première. Son mari, Basile, militant communiste virulent, résiste plus longtemps mais se convertit finalement et les trois enfants suivront un peu plus tard. Ces trois enfants grandiront dans la foi et laisseront leur profession pour servir le Seigneur :
- Marie l’aînée partira pour 40 ans de service missionnaire en République Centrafricaine. L’église continue à la soutenir pour sa retraite et son ministère.
- Trifon, le cadet et le père d’Hélène, épousera Priscilla une missionnaire américaine. Il servira à plein temps pendant 32 ans l’église de Vichy et aura un ministère itinérant parmi les églises et les camps de jeunes. A leur retraite, ils ont été membres de notre église pendant 18 années.
- Dimitri, le benjamin, fondera en 1968 avec son épouse le Centre des Jeunes de St Lunaire.
On ne compte pas le nombre de personnes (des jeunes en particulier) amenées au Seigneur par leur ministère à tous les trois, en France et en Afrique.
Une autre famille Tzitzivakos vient également au Seigneur, à Lyon, avec leur fille Catherine : on y reviendra.
Mais, dans cette histoire, quel rapport avec Grenoble ?
Ce Mr Grégoire, premier converti de la communauté grecque à Lyon, a des amis à Grenoble qu’il vient visiter et à qui il témoigne. Peu à peu, plusieurs d’entre eux viennent au Seigneur.
La famille Adgianastasiou, dont le nom sera plus tard simplifié en Adjy, rejoignent notre église de Grenoble, au début de la guerre.
Leur fils Constant se convertit également, mais téméraire, il va braver l’occupant allemand pour fêter le 11 novembre 1943 à Grenoble. Avec plusieurs centaines de jeunes, il est arrêté et déporté en camp de concentration. A la fin de la guerre, il fera partie du seul tiers à en revenir, à travers bois et campagnes, par peur de tomber aux mains des Russes. Juste après la guerre, il fait connaissance de Catherine Tzitzivakos de l’église de Lyon et l’épouse en 1951 dans notre local (2 photos). Pendant plusieurs années, il sera Trésorier de notre église, jusqu’en 1960 où la famille rejoint l’implantation de l’église baptiste. Depuis plus de dix ans, Catherine Adjy est revenue parmi nous : vice-doyenne de notre assemblée, sa surdité ne lui permet plus de participer à nos cultes.
Leur fille, Georgette Adjy, sœur de Constant, épouse en 1954 dans notre église Georges Cadis (photo), dont la maman était également venue au Seigneur. Après avoir participé plusieurs années à une autre assemblée et soigné ses filles et son mari, Georgette est souvent parmi nous et une fidèle de la rencontre de dames.
La famille Lambrou se convertit également. Ils tenaient un bar à Fontaine dont ils décident de cesser l’exploitation à leur conversion et mettent à disposition du Seigneur la salle commune pour des études bibliques en semaine (un premier GDS avant l’heure) (photo). En novembre 1943, ces rencontres doivent cesser, leur bâtiment ayant subi des dommages lorsque la Résistance a fait sauter le dépôt d’artillerie allemand tout proche (actuelle rue des Martyrs).
Quelques années plus tard, le frère de Mr Lambrou, et sa famille viennent au Seigneur. Par une erreur de déclaration d’état civil, ils s’appellent Lambros (photo de la famille).
Leur 3ème fille est Marie-France toujours parmi nous, pendant de nombreuses années monitrice à l’EDD et dans des camps (photo en 1985).
Plusieurs parmi nous ont connu la si caractéristique Mme Lambros, sa maman, si généreuse de ses bons plats grecs et qui s’était attachée à un ministère simple mais fidèle, celui de cuire chaque dimanche le pain de la Cène. Photo ici, avec Mme Bertolo en 80 qui, comme plusieurs de ces grecs convertis sont des membres fondateurs de la 1ère association déclarée en Préfecture le 18 mai 1940 l’Action Evangélique.
Voici un beau témoignage de l’œuvre de Dieu parmi la colonie grecque immigrée à Lyon et Grenoble, avec tous les fruits qui en ont résulté pour la Gloire de Dieu. Et tout ceci, à partir d’une simple Bible achetée sur un marché aux puces et au travers d’un homme animé de la passion de partager sa foi...
Cet article a été publié par Daniel B. le dimanche 12 janvier 2020. .